D’un pays d’origine à un passage vers l’Europe par Guillaume Dufly, Nassim Naji, Adriano Cavatorte-Alliel
Chaque année, un grand nombre de migrants essaient de traverser la Méditerranée. Ils ont environ 24 ans d’après l’étude réalisée par le PNUD auprès de 1 970 migrants arrivés de manière irrégulière de 39 pays africains et établis dans 13 pays européens.
Le témoignage d’Asad, jeune somalien, qui a accepté de témoigner pour l’ONG Médecins sans frontières : “J’étais recherché par un groupe terroriste. Pour eux, j’avais « trahi ». J’ai essayé de me cacher mais ils ont retrouvé ma famille. Ils ont d’abord menacé mon père puis ils ont tiré sur ma mère parce qu’elle l’a défendu.” (https://www.msf.fr/actualites/temoignage-asad-20-ans-et-7-000-km-parcourus-entre-la-somalie-et-l-europe)
Qui est-il ? L’homme qui a vécu ce récit s’appelle Asad. C’est un jeune somalien de 20 ans. Il a dû quitter son pays car il craignait pour sa vie. Il a traversé plusieurs pays en guerre et a parcouru plusieurs milliers de kilomètres avant d’arriver en Europe, à San Sebastian en Espagne.
Le début du parcours : Il commença son parcours en Somalie à Jowhar. Il a contacté des personnes qu’il connaissait pour pouvoir passer au Yémen à l’aide d’une embarcation de petite taille et y est resté une soixantaine de jours.
Arrivé en zone de guerre : Il est par la suite passé en Arabie Saoudite puis au Soudan (deux pays en guerre) pour finalement aller en Libye, mais il doit payer des trafiquants pour continuer son voyage. Il se fait arrêter et jeter dans une des prisons libyennes. Deux mois de prison plus tard, il réussit à s’échapper mais doit travailler pour pouvoir payer les passeurs jusqu’en Italie ; il se fait voler son sac et ses papiers d’identité.
La traversée : Il peut enfin prendre un bateau type pneumatique mais le bateau commence à couler, les passagers sont sauvés par un grand bateau de recherche de sauvetage en mer Méditerranée. Il a été débarqué à Palerme (Italie), et est donc arrivé en Europe mais son avenir est incertain car les demandes d’asile en Europe sont très difficiles à obtenir.
Le témoignage de Mouctar
Mouctar vient de Guinée-Conakry : « En Libye, c’était terrible. Les passeurs nous ont mis face au soleil et si on ne le regardait pas, il nous giflait… Cela a duré des heures puis ça s’est arrêté sans qu’on sache pourquoi puis ça a repris sans raison aussi”. Ce témoignage nous vient de Mouctar, un jeune de 21 ans qui vient de Guinée-Conakry et qui a été secouru par le bateau de l’association SOS Méditerranée. Il témoigne dans le livre « Les naufragés de l’enfer » éditer par SOS Méditerranée.
Lors de son passage, du Mali à l’Algérie, il se fait voler tout son argent avant d’arriver à Talhandak au nord du Mali proche de la frontière avec l’Algérie.
Le début de l’enfer : Il a été battu avec des bâtons puis étranglé à l’aide de tuyaux de pompes à essence pour bidon. Ils l’ont par la suite laissé au soleil pendant plusieurs heures le forçant à regarder l’homme en face de lui. Ils se sont rassemblés et ceux qui n’avaient pas assez d’argent ont été envoyés en prison jusqu’à ce qu’ils puissent payer.
Reprise du parcours : Heureusement, il lui restait assez d’argent pour payer la traversée du Mali vers l’Algérie, mais le chauffeur les a abandonnés au milieu du désert. Ils ont par la suite été aidés par une femme. Elle leur a proposé de les héberger contre de l’argent mais une fois arrivés à Timiaouine en Algérie, ils ont été enfermés et ont dû soit payer 230 euros ou retourner au Mali. Il réussit à s’enfuir au bout de 4 jours, et tente la traversée au cours de laquelle il sera secouru par le bateau de sauvetage de SOS Méditerranée et sera débarqué en Europe.