Une sélection de photos issue des séries des vainqueurs dans les sept villes du Marathon est exposée à l’Equitable Café du 7 au 18 février. L’occasion de revenir sur cet événement méditerranéen dont 1538 était le coorganisateur à Marseille.
Le 22 octobre 2016 a eu lieu un Photo Marathon à travers sept villes de la Méditerranée (Alger, Amman, Beyrouth, Ljubljana, Naples, Marseille, Palerme). Tout au long de la journée, les quelque 270 participants, photographes professionnels et amateurs, ont illustré 12 thèmes relatifs à la migration et l’héritage. Les plus de 3 000 photographies collectées offrent autant d’histoires inédites racontant collectivement le quotidien de ces villes.
Les participants devaient illustrer 12 thèmes : matin, travail, langage, intersection, solitude, diaspora, héros, le rêve de quelqu’un, les saveurs étrangères, motif/modèle, nationalisme et l’attente. Ces archives qui comptent 3 088 photographies ne révèlent pas uniquement la vie dans chaque ville. Les séries de photographies vont au-delà de la documentation, elles nous offrent des interprétations dans un effort collectif d’interpréter 12 thèmes traversant les frontières et les cultures.
Les lauréats ont étés choisis sur la base de 4 critères : la valeur documentaire et l’interprétation du thème, l’impression générale, la créativité et la qualité technique. Leurs photographies seront publiés dans des revues internationales et locales telles que “L’œil de la Photographie”, “l’Agenda Culturel”, “Gazzetino Vesuviano”, “CafeBabel” et seront présentés dans le prochain numéro du magazine FRAME LIFE. Une exposition sera également organisée à Alger dans les prochaines semaines.
Né à Beyrouth en 2013 sous l’impulsion de l’association Frame, le Photo Marathon réunit depuis des photographes amateurs ou professionnels pour documenter la ville. D’abord libanais, il a réuni en 2016 six autres organisations autour de la méditerranée. Aux côtés de Frame, 15-38 Réseau Med a rejoint les membres d’un collectif algérien de bénévoles qui souhaitent documenter la ville et inscrire l’Algérie dans un réseau international. En Italie, Enzima à Palerme et l’Asilo à Naples se sont mobilisées. Jordan Pioneers en Jordanie et l’Institute Apis en Slovénie complètent l’équipe.
Passionné Jean-Michel Melat-Couhet avoue passer tout son temps libre à parcourir la ville : « Les yeux grands ouverts, comme un enfant ». « Marseille c’est le plus beau terrain au monde pour la photo », ajoute ce natif des Hautes-Pyrénées, marseillais de cœur depuis quatre ans. Les photos de Jean-Michel jouent sur les contrastes et la lumière, le plus souvent en noir et blanc. Autodidacte, il a passé deux ans à pratiquer sans relâche pour s’affranchir de la technique, s’inspirant de différentes méthodes glanées à travers la plateforme Flicker qui lui permet d’entrer en connexion avec d’autres photographes. « C’est un vrai laboratoire pour moi. J’échange et je teste en attendant de voir les réactions des autres photographes ».
Sa pratique prend un nouveau tournant l’année dernière. Ayant quitté son emploi, il profite de cette période pour prendre le temps de s’adonner à la photographie. Nous sommes en pleine contestation de la loi travail. Jean-Michel approche le groupuscule « 13 en lutte » et propose à ses membres de les suivre au fil des jours. Ce travail de longue haleine a donné naissance à une exposition au « Bar à Vrac » à Marseille. Durant le Marathon Photo il a un déclic : les gens sont accessibles tant qu’on prend le temps de discuter avec eux et de leur expliquer le sujet. « Dans ma série il n’y a aucune photo volée. Humainement, à la fin de la journée j’abordais la photo autrement ». Au cours des prochains mois il compte se lancer dans un nouveau projet sur les épiceries de nuit. Une manière d’immortaliser la ville sous un autre jour et de se confronter à une autre lumière. Mais surtout, un moyen de continuer les rencontres.
A propos de sa série pour le Photo Marathon
« Plus que tout, je souhaitais montrer le visage humain de Marseille. Ma plus grande satisfaction, et donc ce que j’imaginais possible, pendant cette journée, a été la disponibilité et la gentillesse de tous ces gens qui ont accepté de jouer le jeu. Derrière l’image de Marseille et de ses faits divers qui défraient la chronique, se cachent des hommes et des femmes qui, par leur diversité culturelle, font de cette ville à la lumière fabuleuse, un lieu à part dans le paysage français. Ils étaient tous fiers de leurs racines, de leurs différences qui, sur ces terres marseillaises, les unissaient dans une seule identité.
Techniquement, penser en format carré et en noir et blanc sans post traitement, était La difficulté technique rajoutée à cette épreuve déjà originale et excitante de faire 12 images en 12 heures sur 12 thèmes. »
Retrouvez toutes les séries du Photo Marathon sur le site www.frame.life