Utilisé pour aider au sevrage de l’héroïne, le Subutex, moins cher, est devenu la première drogue injectable consommée dans le pays, sans être inclus dans les programmes de prise en charge.
En Tunisie, on ne parle jamais d’eux, et pourtant ils sont bien là. Les utilisateurs de drogues injectables (UDI) sont entre 11 000 et 15 000. Beaucoup moins nombreux que les consommateurs de cannabis, ils sont pourtant tout autant victimes de la très répressive Loi 52 sur les stupéfiants, qui condamne à un an de prison minimum les consommateurs de drogues.
Depuis la fermeture du centre «Espoir» de Jbel Oust en 2011, ils n’ont plus accès à un centre de sevrage. Seules quelques associations les accompagnent et les aident à combattre la dépendance. Zied est toxicomane abstinent et éducateur-pair pour l’association ATIOST. Il consommait du cannabis, puis de l’héroïne et a découvert le subutex. Après la mort par overdose d’un ami, il décide d’aller dans un centre de sevrage. Houyem Boukassoula a été sa psychologue au centre «Espoir». Elle est désormais coordinatrice du centre Chams de l’association ATIOST et raconte comment le Subutex est devenu la première drogue injectable utilisée en Tunisie.