Lettre hebdo #15
L’Union européenne externalise la gestion de ses frontières : elle finance d’autres pays pour qu’ils empêchent les personnes migrantes d’arriver jusqu’à ses propres frontières, et parfois, pour qu’ils fassent eux-même le travail destiné à octroyer ou refuser une protection. La Libye fait partie de ces pays. Mais dans une nation divisée, toujours en guerre, où les acteurs étatiques sont liés parfois aux miliciens et aux chefs de groupes armés, la «gestion» des personnes migrantes est un business violent.
Forts du soutien logistique et financier de l’Italie et de l’Union européenne depuis 2017, les garde-côtes libyens sont devenus tout puissants en Méditerranée centrale. L’aide européenne finance également la détention de personnes migrantes, au mépris du droit international.
Alors que les discours médiatiques répètent la violence et la mort en mer, sans que des changements politiques soient perceptibles, des artistes se sont emparés de la question de la violence commise contre les personnes migrantes en Libye. Leurs oeuvres ont un point commun, redonner un visage humain, à des personnes qui restent souvent des «nombres».
En novembre 2022, l’organisation allemande ECCHR (European Center for Constitutional and Human Rights) a déposé une plainte devant la Cour pénale internationale contre des officiels et organisations européennes pour « crime contre l’humanité » dans le cadre de l’interception en mer et du refoulement de migrants et réfugiés au large de la Libye.
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Lettre hebdo #14
A la recherche des polars méditerranéens