Au cours des ateliers qui ont eu lieu en décembre 2020 avec la journaliste Hélène Bourgon de la rédaction 15-38 Méditerranée, les élèves de 4ème4 du collège Arthur Rimbaud dans le 15ème arrondissement de Marseille ont découvert le Liban à travers les différentes phases que le pays a traversées depuis 2019. Crise économique, Révolution, pandémie, et l’explosion du port qui a pulvérisé le centre de la capitale.
Après une présentation générale du pays par la journaliste et plusieurs échanges avec la classe, les élèves ont dégagé plusieurs thématiques qu’ils souhaitaient aborder en faisant des recherches sur internet et en interviewant Inès Gil, la journaliste collaboratrice de 15-38 au Liban (voir interview sonore complète en bas de page).
Les difficultés des hôpitaux après l’explosion
Par Mélissa et Sabrina
Il y avait déjà des difficultés financières dans le système hospitalier libanais avant l’explosion.
Au Liban, les médecins sont très bien formés mais la crise les empêche de s’approvisionner en matériel et l’explosion a détruit 4 grands hôpitaux de la capitale, situés proche du port de Beyrouth.
Les autres hôpitaux se sont retrouvés submergés par le nombre de patients qui ont été transférés des hôpitaux détruits et par les blessés de l’explosion. Le système de santé est très inégalitaire au Liban, 60% des Libanais ne sont pas couverts mais même si on est couvert, les remboursements arrivent tard ou parfois n’arrivent pas. Aujourd’hui, la situation est toujours difficile car les hôpitaux n’ont pas été reconstruits et le système hospitalier est en faillite à cause de l’Etat et de ses dirigeants qui doivent plusieurs 1,6 milliards de dollars aux hôpitaux. Les Libanais continuent à payer leurs soins, même sans remboursement et sont les premiers à financer les dépenses de santé alors que 60% d’entre eux n’ont pas de sécurité sociale. Les hôpitaux et les médecins sont endettés à cause du non remboursement des frais par la sécurité sociale gérée par les dirigeants libanais accusés de corruption notamment au sein du ministère de la Santé.
Covid et confinement au Liban
Par Fernanda et Amujin
Le 18 décembre 2020 le Liban a franchi le seuil des 160 000 cas de covid, le ministère de la santé annonçait également en décembre 2708 cas et 20 morts en 24 heures. Début janvier 2021, les professionnels de santé ont tiré la sonnette d’alarme, car le nombre de cas positifs a augmenté à 3 500, contre 1 000 à 2 000 cas quotidiens durant les semaines précédentes et le nombre de cas nécessitant une hospitalisation également. Depuis le début de la pandémie, 226 000 personnes auraient été infectées dont 30 000 au cours de la première semaine de janvier 2021 selon un article du journal Le Monde, et environ 1 500 décès ont été enregistrés. « Il n’y a plus de lits vacants dans certaines unités de soins intensifs. Nous avons besoin de mesures exceptionnelles et d’une application stricte des mesures » a déclaré le Premier ministre par intérim, Hassan Diab lors d’une conférence de presse début janvier 2021. Un couvre-feu intégral a été décidé à partir du 14 janvier 2021 pendant 11 jours avec une limitation des vols en provenance de pays considérés à haut risque.
Questions posées à la journaliste de 15-38 basée au Liban, Inès Gil concernant le covid :
Est-ce que les gens ont les moyens de s’acheter des masques ?
Inès Gil : « Non, tout le monde n’a pas les moyens d’acheter un masque au Liban car la priorité pour eux est de se nourrir tous les jours et même cela est difficile. Il y a aussi beaucoup de réfugiés syriens qui ont encore moins les moyens, ce n’est donc pas une priorité surtout au nord du pays où il y a un taux de pauvreté très élevé. Des familles de la ville pauvre de Tripoli au nord du Liban ont même essayé de prendre des bateaux pour s’enfuir en Europe. Durant le confinement les magasins sont restés ouverts malgré l’interdiction du gouvernement car ils ne pouvaient pas survivre s’ils fermaient donc les gens n’ont pas les moyens de s’acheter un masque. Nous n’avons pas eu beaucoup de morts liées au coronavirus, mais depuis l’ouverture de l’aéroport, il y a plus de cas enregistrés, mais les gens essaient d’être responsables. Les autorités prennent des mesures strictes car elles savent que les hôpitaux ne peuvent pas accueillir tout le monde ».
Quelle est la situation aujourd’hui ? (le 18 décembre 2020)
Inès Gil : « Aujourd’hui, il y a un couvre feu à partir de 23 heures et les restaurants doivent fermer à 22 heures. Il y a deux semaines les mesures étaient encore plus strictes car le couvre feu débutait à 17 heures. »
L’explosion du port de Beyrouth
Par Jade et Nassim
Le 4 août 2020, 3000 tonnes de nitrate d’amonium stockées dans le port de Beyrouth ont provoqué l’effondrement de nombreux bâtiments et fait 171 morts et plus de 6500 blessés.
La moitié de la capitale a été détruite, les gens ont du mal à percevoir un avenir dans ce pays.
La crise économique au Liban qui a eu lieu en septembre 2019 est très grave, elle impacte beaucoup le quotidien des Libanais qui ont du mal à acheter à manger donc à se nourrir. Depuis un an, un grand nombre ont pensé à quitter le pays, certains l’ont fait, ils reprochent à l’Etat de voler leur argent. Le peuple libanais est en colère et s’est révolté, le 17 octobre 2019 ils ont entamé une révolution pour demander de l’aide et changer les dirigeants. Le mouvement s’est arrêté avec la crise du covid et le confinement en mars 2019. Le peuple est aujourd’hui sous le choc et est désespéré, la capitale où vivent une majorité de libanais est détruite. La jeunesse part du pays car elle n’a plus d’espoir pour l’avenir du pays.
Les slogans de la révolution libanaise en 2019
Par Arthur et Lockman
Lors des manifestations qui ont eu lieu au Liban d’octobre 2019 à mars 2020, les manifestants libanais ont dénoncé l’échec du gouvernement qui n’a pas su trouver de solution lors de la crise économique survenue en septembre 2019. Des affrontements violents ont eu lieu entre les manifestants et les forces de l’ordre car les Libanais étaient en colère de ne plus pouvoir se nourrir. Ils étaient des centaines de milliers à se réunir tous les jours contre la classe politique.
Les slogans :
« Voleurs, voleurs, tous les députés sont des voleurs, le peuple veut la chute du régime »
« La révolution c’est la vie. » « Ils polluent notre pays et les eaux et volent la population ».
Question posée à la journaliste 15-38, Inès Gil, basée à Beyrouth concernant les slogans :
« Y a t-il encore des slogans de la révolution sur les murs de la capitale Beyrouth ? » :
Inès Gil : « Oui il y a des slogans encore dans les villes du pays. Les manifestations en 2019 ont laissé des traces, il y a des vitres cassées, et des mots d’insultes sur les murs. Les slogans étaient aussi des insultes contre les dirigeants libanais. Les slogans traduisent et aident à comprendre ce que veulent les Libanais comme changement. Il y a des slogans qui appellent à la révolution, Thawra en arabe. Il y a un slogan qui revenait souvent il disait « Tous ensemble veut dire tous ensemble » ».
INTERVIEW sonore des élèves à la journaliste de 15-38 Inès Gil basée au Liban, le 18 décembre 2020 :
Un peu de culture avec deux personnalités libanaises très connues dans le monde :
Khalil Gibran est un poète très connu, il est né le 6 janvier 1883 à Bcharré au Liban, et mort le 10 avril 1931.
Il a écrit le livre Le prophète.
Ibrahim Maalouf est né le 25 novembre 1980 à Beyrouth au Liban. C’est un trompettiste franco-libanais également compositeur et aussi de musiques de film, le plus récent étant « Une belle équipe » sorti en 2019.
« Son succès est fondé sur un métissage des genres en passant du jazz à la musique orientale ou au rock parmi de multiples sources d’inspiration. En 2017, il a reçu le césar de la meilleure musique de film pour « Dans les forêts de Sibérie » ».
Il a réalisé 18 albums, le plus vieux a été créé en 2007 et s’intitule « Diasporas », le plus récent est sorti en 2019, « S3NS ».