Ibrahim a quitté le Soudan en 2014, il a rejoint la France en traversant la Méditerranée.
Il est venu témoigner devant la classe et a répondu aux questions des élèves, qui ont mis leur casquette de journaliste, il nous explique pourquoi il a décidé de partir et son parcours sur la route de l’exil.
Quel est ton parcours ?
“Je suis parti en 2014, j’ai traversé plusieurs pays avec des passeurs et des voitures, puis ensuite la mer Méditerranée par bateau jusqu’en Italie. Puis ensuite, je suis allé en Hollande en train où je suis resté deux ans et demi j’étais perdu je n’ai pas obtenu l’asile.
Je suis arrive en France en avril 2017. On m’avait dit que les conditions de vie en France étaient très difficiles donc je suis allé en Hollande un peu par hasard demander l’asile politique .
Depuis le Soudan, on entend parler de la France mais on ne sait pas ce que c’est vraiment ni que c’est difficile. En Hollande j’avais un avocat pour me défendre mais je n’avais pas d’autre soutien. Il n’y avait pas d’associations comme en France qui aident les migrants. Donc je suis passé en Belgique puis en France. A Paris, porte de la chapelle, j’ai dormi 3 nuits dehors, j’étais seul, c’était dur, je partais de zéro , il fallait trouver à manger et trouver un toit.
Quel est ton avenir ?
Je ne sais pas ce qu’il m’attend.
Quelle est la situation dans le centre de rétention ?
Il n’y a pas de cuisine pour préparer les repas, pas d’aide financière. Il y a une aide financière quand on fait une demande d’asile le temps du traitement du dossier, l’ADA, mis elle m’a été refusée. Donc plus d’aide. Je suis loin de ma famille donc c’est très difficile.
Peux-tu travailler ?
Je n’ai pas de papiers donc je n’ai pas le droit de travailler.
Si vous êtes renvoyé au Soudan que va-t-il se passer pour vous ?
Au soudan, j’ai participé à des manifestations, j’ai été arrêté plusieurs fois. Ils me tabasseraient, me tueraient cette fois. Je l’ai expliqué ici en France au tribunal mais cela n’a rien changé, ils n’ont pas accepté ma demande d’asile qui me permettrait de rester en France.
Je dépend de la directive “Dublin” c’est à dire que je peux demander l’asile seulement, dans le pays où les autorités ont pris mes empreintes pour la première fois en Europe , moi c’était en Hollande mais là bas ils ne m’ont pas accordé le droit d’asile, donc je suis en train de refaire une demande en France mais si cela échoue je serai renvoyer en Hollande puis dans mon pays où je risque la mort.
Pourquoi les personnes migrantes partent de leur pays ? Ici le Soudan.
Ibrahim est né en 1990 au Soudan. Il a fui son pays parce qu’il y a la guerre et il est menacé de mort car il est contre le gouvernement et le président du Soudan.
Le pays souffre du manque d’eau potable, de la misère et de la sécheresse.
Cela crée une migration qui part de ce pays vers le pays voisin le Tchad où il y a des camps de réfugiés soudanais. Certains comme Ibrahim traversent ensuite plusieurs pays, un désert et vont trouver du travail et arrivent en Libye. Là ils se font torturer et maltraiter. S’ils peuvent, ils prennent un bateau, une embarcation direction l’Europe mais très peu y arrivent et de nombreuses personnes meurent en Méditerranée.
Arrivé en Europe, en Hollande, sa demande d’asile a été refusée, il a dormi dans la rue, il est allé en France, mais là aussi on lui refuse des papiers. Il est dans un centre d’accueil pour les personnes qui peuvent être renvoyées dans leur pays, il a refait une demande d’asile. Il ne peut pas travailler et il n’a pas d’aides financières. Il a peur de rentrer chez lui car il sera peut-être tué par le gouvernement.
Continent: africain
Superficie : 1,886 million km
CAPITALE : Khartoum
Nombre d’habitants : 39,58millions
President : Omar El-Béchir
Le pays est bordé par la Libye et l’Égypte au nord, la mer Rouge, l’Érythrée et l’Éthiopie à l’est, le Tchad et la République centrafricaine à l’ouest et par le Soudan du Sud au sud (Darfour). Depuis les années 1980, l’état du Darfour est le théâtre de nombreux soulèvements de la population contre le gouvernement central. Les tensions sont principalement liées à l’accès à la terre et à l’eau entre les agriculteurs noirs majoritaires et les éleveurs arabes minoritaires. Le gouvernement central discrimine les populations non arabes.
Textes : Lorenzo, Hachim, Djessim et Logan
Photo UNE : visite de la commission de la protection et des opérations humanitaires européennes au Tchad où sont réfugiés 300 000 soudanais. CRÉDIT PHOTO : EU-civil protection and humanitarian aid operations-https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd