Gel des aides de l’administration Trump pendant 90 jours, les ONG inquiètes

Rédigé par :
Publié le 25/03/2025
Le gouvernement américain a annoncé un gel radical de l'aide américaine à l'étranger, avec effet immédiat, par le biais d'un décret publié le 20 janvier. En Méditerranée, les ONG s'inquiètent de cette incertitude.

Le décret publié fin janvier 2025 par l’administration Trump exclut l’assistance militaire aux alliés clés que sont Israël et l’Égypte. Un délai de 90 jours durant lequel la nouvelle administration de Donald Trump entend établir de nouveaux critères sur la base desquels elle examinera et déterminera l’attribution de l’aide à l’avenir.

En Méditerranée, de nombreuses structures, associations et ONG dépendent de ces aides dans le financement de leur projet à destination de populations en grande précarité. Selon une source travaillant sur des projets humanitaires dans la zone Liban-Syrie, l’ordre pourrait avoir des impacts nombreux sur différents projets dans cette zone. Accès à l’eau potable pour les nourrissons, à un abri sûr pour des populations fuyant la guerre, éducation, risque de traite des êtres humains pour des jeunes filles, problème d’approvisionnement en médicaments, le décret met un terme à de nombreux programmes.

“Nous demandons instamment que des dérogations soient accordées pour tous les programmes d’aide humanitaire avec des enjeux de vie humaine”

Si cette organisation reconnaît que l’évaluation des aides versées est nécessaire, elle indique que cet arrêt est coûteux dans le temps, en vies humaines et qu’il aura un impact sur l’influence des États-Unis dans le monde de manière durable.

“Nous demandons instamment que des dérogations soient accordées pour tous les programmes d’aide humanitaire avec des enjeux de vie humaine”, précise notre source. Précisant que dans des cas similaires où les programmes sont sommairement interrompus de cette manière, les gouvernements des pays touchés par des crises humanitaires se tournent souvent vers d’autres acteurs aux valeurs plus mercantiles qu’humanitaires pour obtenir des fonds.

En 2024, les États-Unis représentaient 42 % de l’ensemble de l’aide humanitaire recensée par les Nations Unies. L’administration prévoit d’introduire des normes plus strictes pour s’assurer que les futures allocations s’alignent étroitement sur sa politique de « l’Amérique d’abord ». Cependant, les experts avertissent que cette stratégie pourrait affaiblir les partenariats mondiaux et déstabiliser les régions fortement dépendantes du soutien américain.

A Washington, Sarah Yager, la directrice de l’organisation Human Right Watch insiste :  « Le soutien des États-Unis aux défenseurs des droits humains a permis de sauver des vies et d’exposer les pires violations dans le monde au moment où elles se produisent. Si ce soutien n’est pas renouvelé, de nombreuses personnes qui luttent contre les violations des droits humains risquent d’être détenues, voire pire, par des régimes répressifs qui profiteront de la suspension de l’aide pour les réduire au silence. »