Nous sommes le 11 mai 2020, jour annoncé du déconfinement et de la reprise partielle des activités professionnelles accompagnée de règles sanitaires contraignantes afin d’éviter une deuxième vague mortifère liée au Covid-19. Port du masque et distances de sécurité à respecter sont nécessaires mais nous éloigne une fois encore d’un espoir de socialisation retrouvée et méritée après toutes ces privations de liberté.
Dans l’éducation cela se traduit par une motivation et un besoin chez certains instituteurs et institutrices de reprendre le chemin de l’école, pour d’autres ce n’est pas cohérent et le plaisir d’aller enseigner d’avant s’est transformé en une sorte d’angoisse, « une boule au ventre » générée notamment par le manque de prise en considération de l’avis et des compétences des enseignants dans l’élaboration d’un protocole lourd conditionnant ce retour en classe.
Dimanche 10 mai, veille du déconfinement, une institutrice exprime le besoin de dire ce qu’elle ressent. Elle enseigne dans une école Rep Plus, Réseaux d’Education Prioritaire : école située dans une zone géographique où ont été identifiées des problématiques scolaires et sociales plus importantes qu’ailleurs. Elle se demande comment elle va tenir, « Je m’imagine enseigner avec un masque et là je ris, enfin non je ne ris pas » « on aurait pu inviter les enseignants avant toute rentrée, à réfléchir ensemble sur cette question pour faire ça bien » » on oublie souvent les parents, quand on rentre dans leur téléphone, on entre chez eux » Les élèves ? « Ceux qui étaient en décrochage ont décroché » :