Me voici embarqué pour un nouvel opus des histoires solidaires d’Hazem El Moukaddem.
Le collosse Tripolitain a fait de Marseille sa terre de prédilection pour nous éclairer sur les actions citoyennes et humaines qui s’expriment dans la cité phocéenne. Munis de nos masques pour nous protéger de la virulence du covid19 il n’est pas question qu’une injonction de distanciation sociale nous sépare des nôtres dans le besoin.
Direction les quartiers nord à la rencontre de Kamel Guémari, le cœur sur la main avec d’autres écorchés vifs de la solidarité ils ont décidé de réquisionner le McDonald’s de Saint-Barthélemy afin de le transformer en plateforme alimentaire d’aide aux plus démunis.
En effet dans ces territoires délaissés habituellement par les pouvoirs publics, les conséquences du confinement ouvrent les bras à la misère. Pour ainsi dire en ces lieux, la faim, la promiscuité, la solitude ne sont pas des fables. Kamel inscrit dans sa lutte pour la défense des salariés du Mac donalds de Saint Barthélémy et Salim Grabsi, militants du Syndicat des quartiers populaires de Marseille convergent leur force pour transformer ce lieu symbole du capitalisme sauvage en un lieu ressource pour les milliers d’indigents des quartiers nord.
Alors que j’étais en train de filmer les fantassins de l’ordre solidaire voici un personnage qui intrigue ma caméra. Feutre à la main il trace des lettres sur un carton avec une précision peu commune. Son lettrage si particulier m’invite donc à lui demander son rôle dans l’écosystème de la plateforme alimentaire. De prime abord, Thomas ne se présente pas vraiment, il m’indique juste qu’il est là pour aider à la signalétique des lieux. Loin de snober son activisme scripturale je l’invite à poursuivre son lettrage solidaire pour que je puisse l’inscrire dans la bobine du reportage en captation.
Je remercie Thomas et je vais filmer les autres acteurs de la plateforme alimentaire qui s’activent pour ranger les dons en nourriture en provenance de tout Marseille. Salim m’explique l’abandon de l’Etat et la fuite en avant d’un système qui marche sur la tête, Charlotte tient les comptes des distributions non par pour comptabiliser la misère mais pour le temps venu signifier au premier de cordée leur non assistance en personne en danger, Abdelrazak n’oublie pas d’où il vient, donc il n’a pas besoin de motivation pour donner de son temps à la collectivité, Kamel lui il a la tête dans son téléphone tellement les appels à l’aide affluent, heureusement Lakhdar est là pour le suppléer dans cette honorable mission…
Curieux des moindres détails qui pourraient informer le citoyen sur l’acte solidaire à l’œuvre au McDonalds de Saint Barthélémy, j’observe une planche de BD seule sur une table signée Bobika.
La planche se présente en deux parties, la première partie illustre la lutte des employés du McDonalds pour la préservation de leurs droits.
Dans la seconde partie l’engagement dont ils font part pour nourrir à ce jour plus de 15 000 personnes dans les quartiers nord en organisant la distribution de colis alimentaires.
Mais qui est l’auteur de ces traits, ces courbes, ces personnages qui nous renseignent sur ces acteurs.trices de la solidarité des quartiers nord de Marseille ? Le bouche à oreille me guide vers Thomas toujours appliqué à user de son crayon pour graver dans la chair du carton une histoire solidaire à méditer pour les jours d’après. Bonjour Thomas Bobika, peux-tu nous exprimer ton univers ?